[RP] Mission Colombie - Partie V : Le Marais de Vargas

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

( Posté par Benoit )

Citation :: 25 Juillet 1819, Tôt le matin
Corrales, Nueva Granada

Aprés quelques jours de repos, le convois de la Légion avait quitté Socha pour rejoindre l'armée de Bolivar, qui campait dans le village de Corrales, situé 15 km au Sud.
Aprés les combats indécis du pont de Gaméza, que les patriotes n'avaient pu prendre, les soldats de Bolivar pansaient leurs plaies, tout en continuant de fixer l'armée Espagnole de l'autre coté de la rivière.
Ceux -ci leur bloquaient donc le passage direct vers le Sud, mais il etait aisé aux patriotes de prendre les chemins de montagne pour envahir le reste de la province...ce qui entrainerait de la part des Espagnol un mouvement immédiat pour les intercepter.

Cela faisait donc prés de 2 semaines que les deux armées se surveillent mutuellement, se renforçant l'une et l'autre lorsque la jonction de la Légion 2trangère fut effectuée avec les patriotes , le 24 en fin de journée.
Aussitôt, charriots, bétail et chevaux avaient été remis au Colonel Rooke qui commandait la "Brigade" de la Légion Britannique...en fait l'équivalent de 2 compagnies d'infanterie de ligne avec ses 250 hommes, survivants des 400 partis au départ d'Angostura 3 mois avant.
Rooke laissa aux Français les chevaux nécessaires à la conduite des charriots et de quoi équiper 1 escouade à cheval, placée sous les ordres de Victoire.
les chevaux venant du haras de Victoire permirent de laisser l'escouade de Ludwig montée elle aussi, tout comme l'était Benoit, Tornade, Louis Alex et Enriqué Pour les autres légionnaire, la suite des opérations s'effectuerait à pied.

Pour le reste, cela faisait à peine mieux à voir que la légion de Rooke : une bonne partie des soldats Bolivariens étaient simplement équipés de lances, comme les llaneros, les gardiens de troupeaux de la grande plaine, qui servaient là comme lanciers, face à leurs équivalents Espagnols, équipés et entrainés.
Pour les autres, quelques bons fusils anglais, et d'autre d'origine françaises, armées capturées sur les troupes Napoléoniennes lors des campagnes en Espagne
On voyait aussi quelques pièces d'artillerie qui toutes auraient été déclassées et refondues dans n'importe quelle armée européenne, mais qui ici, servaient encore.

Le soir venu, Bolivar convoqua ses officiers pour une réunion d'état major, qui fut assez brève.
En revenant, Rooke averti que l'armée allait bouger à l'aube et recommanda à tous de prendre du repos.
Il précisa également que l'assistance médicale des français était appréciée et acceptée, et que les autres légionnaires, ainsi que leurs récents invités seraient considérés comme observateurs.

Après avoir crapahuté toute une journée dans la neige à conduire un convois sur 15 kilomètres de montagne, le sommeil ne fut pas long a venir

Et peu avant l'aube du 25, le camps se réveilla en silence, puis après avoir rangé les tentes, se mis en branle vers l'Ouest, avec l'intention de partir plein Sud une fois dans la vallée voisine, afin de contourner les espagnols et menacer leurs arrières

Spoiler:

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

( Posté par Louis )

Citation :: 25 Juillet 1819, Tôt le matin
Corrales, Nueva Granada

La soirée avait été longue et la nuit courte pour Louis-Alexandre. Après avoir installé sa tente et celles de ses hommes à un endroit bien défini, Auberville avait enchaîné une réunion d'état-major sous la présidence de Benoît Fisdohit, avait mangé frugalement avant de faire une seconde réunion, qu'il présidait cette fois-ci, avec les médecins militaires bolivariens et britanniques. Minuit avait passé lorsque le vieil homme put enfin s'allonger dans son lit de campagne où il put trouver le sommeil instantanément.

Au petit matin, l'agitation du camp le réveilla avant que son aide-de-camp puisse le faire. Le vieil homme enfila rapidement son uniforme de major et se munit de son sabre en se disant qu'à cet âge Blücher était déjà maréchal. Il chassa ces pensées en quittant la tente, ajustant son bicorne sur ses cheveux blancs. Autour de lui, son escouade achevait de charger le chariot médical qui allait être prêt à prendre la route.

Louis-Alexandre d'Auberville s'appliqua à monter sa jument comme Victoire le lui avait enseigné et chevaucha jusqu'à la tente de Benoît. Là, il mit pied à terre et entra sous l'édifice de toile. Accomplissant le plus martial des garde-à-vous qu'il put faire à son âge, le médecin-major dit aux personnes présentes :

- Monsieur le Comte, le chariot médical est prêt. J'ai également une requête à vous faire. Pourrais-je assister à la bataille et ne rejoindre mon hôpital qu'une fois que les coups de feux se seront tus ?

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

( Posté par Victoire )

Citation :: Le bétail et les chevaux avaient été livrés enfin. Nous n'en avions perdu que peu en route, je n'en étais pas peu fière.Mais en voyant les équipements des patriotes, je
ne pus m'empêcher d'avoir de la compassion pour eux. Le combat semblait si inégal dans l'armement et l'équipement. Ils palliaient aux manques par une ferveur et une
volonté sans borne.

J'avais un peu triché, cachant à l'arrière les chevaux provenant de mon élevage et avait apporté aux anglais les chevaux ramenés d’Espagne par Ludwig.
Ainsi ils tueraient leurs propres chevaux, mais pas les miens. Qu'ils assument.

"Sac à puces" sur mes talons, il ne me quittait plus le bougre ayant compris que la manne tombait réguliérement et en quantité, je retournais vers notre campement,
pour redistribuer les montures à tous, ou du moins à la majorité. Une réunion d'Etat Major devait avoir lieu, et je m'y rendis rapidement.

Suivant Louis d'une même voix, j'y allais de ma demande. Je m'avançais d'un pas.

Comte..Général..Commandant..Bref! Je souhaiterai assister aussi à la bataille et ne pas rester en arrière. Je pourrais éventuellement rendre service en ramassant
les blessés.

Je ne savais pas encore si j'avais les épaules pour soutenir pareil spectacle, mais il était temps de m'endurcir.

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

Le 25 Juillet 1819, Tôt le matin
Corrales, Nueva Granada

La route jusqu'à Corrales se passe sans fausse note, au loin, les combats font rage, combats de patience, d'attente, d'éternité sans fin, les hommes s'épient, se toisent de temps à autres mais plus que cela, ils se jaugent. La Légion elle avance, pénètre dans le village et constate les dégâts faits sur les hommes, tant par leurs blessures physiques des chairs meurtries que par les blessures qui ne se voient pas à l'oeil nu, celles du coeur, de l'esprit. Le ravitaillement est remit à qui de droit et ce sans tarder. Toutefois, le Colonel Rooke laisse aux français quelques montures.

Tornade regarde les hommes, ceux qui ont combattus, les visages font peine à voir tout comme leurs tenues et ce avec quoi ils guerroient, la jeune femme secoue la tête puis rejoint son escouade afin de monter les tentes.

Le soir venu, réunion est faite de part et d'autre, le repos est recommandé car au petit matin, il faudra bouger.

La nuit porteuse de conseils et bienfaitrice se passe puis point l'aube en silence, le campement s'affaire sans bruit, chacun sait ce qu'il a à faire, les tentes sont remisées, les escouades formées et le départ s'amorce.

Louis et Victoire mandent à Benoit quelques requêtes, la Commandante reste pour l'instant silencieuse.

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

( Posté par Benoit )

Citation :: Les premiers éléments sont déjà sur la route alors que les légionnaires sont rassemblés à coté du charriot médical et de celui des affaires personnelles, les autres étant pris en charge par les soldats de la Legion Britannique.

Un regard long à Tornade, qui reste silencieuse pour le moment, contrairement au docteur et Victoire.
"Oui, bien sur, docteur.
Vous avez été artilleur, si je ne m’abuse, tout comme l’est le genéral qui commande l’armée espagnole. Votre expertise pourra s’avérer utile pour mieux comprendre la situation.

Quand à vous Victoire, il va de soit que vous nous accompagnez aux postes d’observations avec le docteur, et bien sur Tornade et moi.

Quand la bataille sera finie, si jamais elle à lieu, bien sur, nous pourrons alors organiser l’évacuation des blessés.

En attendant, tenez vous prés : le Colonel Rooke viens de donner le signal du départ : ses compagnies partent devant, nous enchainons derriere, nos escouades à pied devant le charriot et vous sur nos cotés avec vos cavaliers, Victoire. Derriere nous, les troupes récupérées pendant la traversée de Pisba et à Socha."

Benoit salue les deux gradés qui rejoignent leur poste, et rejoint lui même Tornade qui est placée en tête du détachement de la Légion.
"Prés pour une promenade matinale en ma compagnie, ma chère ?"

Un clin d’oeil à Tornade, puis un regard sur la derniere compagnie Anglaises qui prend la route, suivit d’un autre sur les légionnaires, qui attendent l’arme au pied et le paquetage sur les epaules pour les uns, bien en selle ou assis sur leur charriots pour les autres.
Benoit lêve la main, puis l’abat d’un coups net.
"Légion Etrangère...
En avant, Marche !"

Et le convoi s’ébranle, direction droit vers les montagnes à l’Ouest

Tout d’abord, apres une bonne heure de marche et une pente assez raide, ils arrivent à Floresta.
Puis, continuant la montée, la route leur fait passer le relief et vers 10h00 du matin, les voila dans la vallée principale de la province, à Santa Rosa di Viterbo.
La pause est rapidement expédiée, et les voila partis pour Duitama, occupée tres tot le matin par les cavaliers Bolivariens, et où ils arrivent avant midi.

Là encore, le repas de midi est assez rapide, mais consistant avec force tapas et autres galettes qui tiennent au corps.

Ils ont repris la route qui mène à Paipa en contournant les marais via les collines de Tibasosa depuis 20 minutes quand des estafettes arrivent : l’ennemi est là, retranché sur une hauteur quelques kilometres plus loin, leur bloquant la route !

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

( Posté par Louis )

Citation :: Après avoir sincèrement remercié le Comte, Louis-Alexandre d’Auberville se tut et laissa chacun discuter et se mettre en rang. Le médecin-major monta ensuite sa jument et rejoint son escouade et son chariot médical. Quelques instants plus tard, le signal du départ fut donné. Tout était réglé à la minute près. Les événements semblaient se dérouler comme prévu et malgré la fatigue et la rapidité de la marche le moral était haut.
Cependant, les Espagnols atteignirent la route et s’y retranchèrent. L’air grave, le major attendit les directives.

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

La Légion Britannique s’élance peu à peu sur la route tandis que réponses aux questions de Victoire et de Louis sont données par Benoit. La blonde sent bien le regard du Commandant qui se pose longuement sur elle mais, elle ne dit rien, restant silencieuse réfléchissant à ce qu’ils trouveront sur place, des blessés à n’en point douter, elle espère vivement que le carnage pourra être éludé. Elle est intimement persuadée que la bataille aura bien lieu mais garde cela pour elle. La jeune femme ne bouge point mais elle écoute avec attention regardant les hommes, les montures, les charriots se mettre en branle et avancer au fur et à mesure. Une voix s’adresse à elle tandis qu’elle entend le pas d’un cheval qui s’approche, elle sourit, son visage se tourne vers Benoit.

Affirmatif mon cher, une promenade matinale ne se refuse jamais ... surtout en votre compagnie.

Nouveau sourire de la blonde lorsque Benoit lui fait un clin d’oeil puis, elle lance sa monture à son tour dés lors que l’ordre de départ est donné. Les montagnes se rapprochent à chaque pas, une heure plus tard, les Légions entrent dans Floresta mais n’y font point arrêt, la montée en sortie est rude, le milieu de matinée paraît tandis qu’ils arrivent dans la vallée principale et là, la pause est de mise et elle est bienvenue, pause furtive certes mais ô combien nécessaire. Les hommes marchent sur Duitama et lorsqu’ils l’atteigne, le repas de midi se passe sur le pouce, une fois quelques bonnes collations prises, le convoi repart, des marais sont contournés habilement et le passage se fait donc par les collines où l’ennemi rôde en hauteurs. Les légionnaires sont donc bloqués au beau milieu de nulle part. Tornade met pieds à terre tout en gardant les brides de sa monture en main.

Et bien, nous voici arrivés il me semble ... Benoit, croyez-vous qu’il nous soit possible de trouver meilleurs endroit afin d’observer ce qu’il se joue non loin de là ?

Elle le regarde et sait dores et déjà ce qu’il va lui répondre " Ca peut être dangereux Tornade, il faut faire attention et ne pas nous mettre à découvert. ", la Commandante retient un petit sourire.

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

( Posté par Léa )

Citation :: Elle n’avait rien pu faire, le convoi avait pris la route du conflit.
Le carrosse royal avait pour l’occasion changé d’aspect. On l’avait sali, gratté toutes les dorures ou peintures et dorénavant il ressemblait là à un simple chariot de vivres ou réserves.
Mais à l’intérieur les princes et leurs nounous s’occupaient. Les deux femmes avaient reçu l’ordre d’empêcher les enfants de regarder dehors. Enfants qui d’ailleurs furent habillés en petits paysans mais nous en parlerons plus longtemps plus tard.

Léa quant à elle avait choisi de faire route à cheval...Et en pantalon! A l’inverse de ses enfants se retrouver ainsi "déguisée" l’avait presque soulagée. Souvent avant tout cela elle partait chevaucher habillée en homme. Mais avec son mariage tout avait cessé.

C’est ainsi que la garde royale, les prussiens et la petite troupe suivit la légion sans jamais rien dire. Benoit ici menait les hommes, Léa se contentait presque simplement d’accompagner.

Bien entendu la brune aurait pu rentrer en france après cette entrevue, Benoit s’étant entêté à continuer. Mais dans l’esprit de la poupée une idée doucement prenait forme. Et si Benoit arrivait à lire dans les pensées il serait déjà surement en train de s’en désespérer. La surprise serait totale..

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

25 Juillet 1819
Route de Duitama à Paipa
Marais de Vargas, colline "Cerro del Libertador"

Une dizaine de minutes passent avant que l'on arrive au pied d'une colline sur laquelle flotte l'étendard Colombien.

Tres vite, les charriots médicaux sont rangés et les infirmiers commencent les préparatifs, pendant que d'autres s'occupent des premiers bléssés evacués suites aux premières escarmouches.

Les escouades françaises sont placées en ligne de defense à coté de la Leéion Anglaise, qui est pour le moment elle aussi en attente, tenue en réserve.
Les cavaliers escortant la berline de Léa, elle aussi transformée en vehicule médical sont également placés en arriere, avec l'escouade de Victoire.

Une fois ceci fait, le colonel Rooke appelle les cadres Français à le rejoindre, sur la pente face au champs de bataille, légèrement en dessous de l'etat major de Bolivar.
Benoit se tourne vers ses chefs d'escouades et fait un signe à Léa, aperçue à la fenêtre de sa berline
"Messieurs dames, allons nous instruire."

Le temps que Léa prenne un cheval, et les voila à poste. Et devant eux, plein sud, le champs de bataille en pleine activité. Benoit sort sa longue vue et la passe à ses voisins

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b1/Carte_Bataille_du_Pantano_de_Vargas.png

"M'ouaip...pas trop bien engagé cette affaire. ça fait dejà plus d'une heure que ça tiraille là bas et c'est pas brillant.
Comme on pouvait s'y attendre, Barreiro agit en artilleur : position la plus haute, offrant le plus grand champs de tirs pour la plus grande portée. De là, il bloque la route

On voit...les drapeaux carrés de 5 bataillons d'infanterie regulieres, retranchés à mi pente sur 3 lignes, soit, à 500 hommes le bataillon, une masse de 2500 fusil prés à tirer.

On distingue aussi les guidons triangulaires d'au moins deux escadrons de cavalerie, sur le haut et l'aile gauche de la pente, soit une masse d'environ 500 cavaliers parés à charger en profitant de la pente.

Si je voit bien, Bolivar aligne 6 formations d'infanterie, chacune avec environ 300 hommes, qui sont équipés pour un bon tiers de lance et machette : vulnerables au tir qu'ils doivent subir sans possibilité de riposte, mais devastateur si ils arrivent au contact.
La 6eme, ce sont nos "clients" de la Legion Britannique : 200 hommes, veterans des guerres Napoleonniennes.

On voit aussi a coté de nous et de la Légion Britannique, l'equivalent de deux escadrons de cavalerie : des chasseurs en uniforme, et des lanciers, qui eux, sont en civils."

Les laisse digérer les informations, et indique un mouvement sur la colline
"Là, on peut voir que déjà deux bataillons de Bolivar sont passé à l'action en chargeant les espagnols sur la droite...ce qui les à obligé à se decaller pour ne pas être encerclé et utiliser toute leur puissance de feu...ce qui a obligé les Colombiens a se replier en laissant du monde au sol, comme on peut voir...

Visiblement, ils ont lancé un nouvel assaut, mais là, ils sont soutenus par 3 autres bataillons qui attaquent à gauche...on va voir ce que ça donne."

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

Louis-Alex a écrit:: 25 Juillet 1819
Route de Duitama à Paipa
Marais de Vargas, colline "Cerro del Libertador"

Aussitôt arrivés sur la colline colombienne, les préparatifs s’intensifient tandis que le combat a déjà commencé. Après avoir vérifié que le service médical français était opérationnel et convenait aux exigences des services médicaux colombien et britannique, Louis-Alexandre d’Auberville chevaucha jusqu’à l’observatoire de l’état-major de la Légion Étrangère et de la Légion Britannique. Le Comte de Carcassonne fait son exposé, la longue-vue passe entre les mains de chacun et après avoir observé et passé la lunette à son voisin, le médecin-major tenta un constat.

- Les combats semblent mal engagés mais voyez les forces en présence, il suffirait d’un redéploiement du front colombien pour que le pronostic soit rééquilibré. Ce qui peut coûter cher à Barreiro c’est l’étirement des lignes. Il est évident que ce danger s’applique également à Bolívar. Cependant si Bolívar étire ses lignes Barreiro devra le faire également pour éviter un encerclement, ce qui certes fragilisera la position colombienne mais réduira la puissance de feu espagnole et la rendra tout aussi fragile.

Auberville observe les mouvements de troupes puis après avoir attendu quelques instants reprend :

- Bolívar et Barreiro devront engager leurs réserves pour préserver leurs centres respectifs. Le gros de l’action devra donc se situer logiquement sur les ailes si un tel cas de figure se produit. Regardez les cavaleries. Les Espagnols possèdent l’avantage de la pente mais les Colombiens n’auront qu’à éliminer les deux escadrons séparément en attaquant à 2 contre 1 l’un puis l’autre. La Légion Britannique devra assurer la progression colombienne avec ses fusils puis les Colombiens se battront au corps à corps. Cependant ... Je doute que Bolívar est cela en tête.

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

Victoire a écrit:: Ayant posté mes hommes, je rejoignis l’Etat major, et tout en écoutant les explications du
commandant, j’observais le théâtre des opérations. Pour moi c’était tout du pareil au même. Des hommes tiraient sur de hommes, mais je ne pouvais m’empêcher d’éprouver de la sympathie pour les bolivariens.

Je n’avais pas le calme de mes compagnons de légion. J’étais sur des charbons ardents. Mon sabre brûlait à ma hanche. Qui d’entre eux savaient, personne. Surtout ici.
Un demi sourire esquissé et je repensais à la salle d’armes que j’avais ouverte en arrivant à Paris
sous un pseudonyme. Personne n’avait jamais su, pas même mes proches. Même ma soeur n’avait pas été au courant. La duelliste réapparaissait et trépignait.

Les déductions de Louis étaient très justes. Je pensais que le premier qui donnait l’assaut aurait l’avantage. Mais je n’étais pas stratège loin de là.
Bon sang, si j’étais un homme!

Je n’étais pas un homme loin de la. Mon anatomie prouvait le contraire. Quant à ma coquetterie elle ne faisait qu’en rajouter dans ce sens. Mais j’étais persuadée d’avoir raison.

Faisant un signe discret à Tornade, je m’éloignais du groupe et allais vers mon escouade.
Je pris les rênes de ma monture tenue par Pedro et fit signe à Tornade de faire de même.
Une idée avait germé dans ma petite cervelle d’entêtée, idée qui grandissait grâce à l’engrais
apporté par ma détermination.

Je montais en selle de façon détachée et rassemblais les rênes.

Messages : 793 Date d'inscription : 26/04/2011 Localisation : Borgar

Son escouade en faction, la Commandante rejoint l'Etat-Major, à son tour, elle prend la longue-vue et scrute la scène qui se joue non loin. Rend la lunette à Benoit tout en écoutant, les gradés semblent calmes du moins, en apparences parce que l'action manque à vrai dire, certains d'entre eux doivent avoir grande envie de mouvements.

Le Major y va lui aussi de ses déductions, seules les femmes observent et réfléchissent en silence.
Tornade jette un rapide coup d'oeil sur ses compagnons, Léa, Louis, Benoit, Enriqué puis Victoire. Cette dernière paraît faire une oeillade à la blonde tout en s'éloignant pour rejoindre ses hommes, curieuse quant à la signification de ce signe, la jeune femme juchée sur sa monture suit la brunette.

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

maxou a écrit:: Nous avons suivi, habillés comme des paysans. Ô pas que l'habit me dégoute mais ils auraient pu au moins le laver...
Arrivés sur une colline la troupe s'arrête. Comme le fait le meneur ici j'observe grâce à l'élément indispensable qu'est une longue vue. Ce que j'y vois me rappelle... Une main tapote sur mon épaule pour voir.
Non murmurais je avant de tenter de la ranger. La tape se fait un brin plus forte. De sa petite menotte elle vient surement de me faire un bleu. Ses yeux assassins m'intiment à accepter.

Alors, gerbera? Gerbera pas?..

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

Léa a écrit:: Tout en le regardant yeux plissés la brune déplia la longue vue avant d'y apposer un oeil. Le spectacle était désolant. D'un revers de la main elle intima à ses hommes de faire reculer la voiture où restaient les enfants. La longue vue fut alors repliée et encastrée dans le torse de Max d'un revers de bras.
Le mal du cheval s'il existe sembla à l'instant se faire découvrir. Très vite la brune mit pieds à terre et se recula du convoi d'hommes et femmes...Et....

Gerbera.
Le peu qui fut avalé fut rendu à la terre. Son estomac tenta même de prendre la sortie. L'image qu'elle avait vu la hanterait à jamais, des corps ensanglantés, des vies défaites.
Un peu de bile fut ajouté au reste. Et son estomac tentait de sortir ce qu'il n'y avait plus.

Ses idées d'un coup s'oublièrent, seule cette image restait.

Reprenant ses esprits elle retourna se mettre en selle, les yeux rougis et le teint pâle. Cette entrée en matière avait eu le mérite d'être claire...

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

Victoire-de-Courcelles a écrit:: Tornade qui a compris est venue me rejoindre. Je lui adressais un sourire.

J'aimerais assez me rapprocher, descendre pour mieux me rendre compte. Cela vous dit?

Et sans attendre la réponse, je pousse mon cheval.
Je risquais les arrêts, mais qu'importait. L'escouade restait en place, je ne risquais pas la vie de mes hommes, pas plus que la mienne du reste.
Et puis j'avais tant envie de voir une bataille au plus prés. De la haut, on ne voyait pas grand chose, ni les bruits, ni les odeurs, rien. je voulais connaitre ce que Lui avait connu. Même à des milliers de kilomètres, j'avais la sensation que cela nous rapprocherait.

Il ne fallait pas passez dans les rangs anglais, on nous renverrait de suite.
Il fallait louvoyer et donc prendre par les ailes. Ces fameuses ailes dont parlait Louis.

Cela nous prit du temps, et au fur et à mesure le bruit des armes se rapprochait,
excitant. Enfin quelque chose de palpitant! Nous étions au milieu des Bolivariens, aile droite. Je me retournais pour voir si Tornade suivait. Et là, mal m'en pris.
Jamais je n'aurais cru cela possible. Un soldat tout à coté de moi tira. Ma monture affolée fit un bond en avant. A moitié désarçonnée, j'eus beaucoup de mal à me
rétablir sur ma selle, alors que le cheval devenu fou dévalait la pente pour remonter de l'autre coté vers....les espagnols. J'étais mal embarquée cette fois ci. Je sentais siffler les balles autour de moi. Impossible de faire demi tour. Des cris venus de derrière me firent tourner la tête alors que pratiquement debout sur mes étriers j'essayais de mettre fin à cette course folle. Les Bolivariens avaient suivis, pensant à un assaut donné sur les espagnols. En un éclair je compris que j'avais par mégarde lancé les troupes de Bolivar, que je me retrouvais au coeur de la bataille, et que mon général allait me trucider si les espagnols ne le faisaient pas avant. Je crois que je préférais encore que les espagnols me tuent!

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

Auberville a écrit:: Louis-Alexandre d'Auberville se concentrait toujours sur la bataille. Régulièrement il empruntait la longue-vue pour observer les mouvements de troupes. Tandis que les deux femmes guerrières allaient prendre le commandement de leurs escouades respectives, le médecin-major murmurait comme pour lui même.

- Ça manque d'artillerie tout ça ... On ne peut pas reproduire l'art napoléonien de la guerre sans artillerie ... Là on va droit au massacre.

Se disant que s'il avait le commandement des forces alliées il aurait déjà réagi à l'inverse de Bolívar, l'officier vétéran de l'artillerie napoléonienne soupirait et grommelait dans sa barbe blanche. Il alternait les coups d'oeil sur les cartes et sur les combats. Puis voulant voir comment se portaient ces dames, il ne vit que le Comte de Carcassonne.

- Mais ! Où sont-elles passées ?!, fit le médecin-major avec stupeur.

Alors qu'il allait prévenir le Comte il entendit un bruit caractéristique du malade, en particulier chez les "bleus" comme on les appelait dans l'armée. Un râle de vomissement. Alors Auberville se tourna pour voir quel malheureux restituait son déjeuner et il vit que c'était la Reine. Reposant délicatement la longue-vue sur les cartes étalées à même le sol, le médecin-major accourut auprès de la noble et de son garde. Manquant de marcher dans la substance il dérapa tant bien que mal en frôlant la chute. Louis-Alexandre s'inclina brièvement et dit d'un air blasé :

- Sa Majesté ne se sent pas à l'aise ? Il est tout à fait naturel qu'Elle est cette réaction propre à tout baptême du feu. Mais malgré tout je ne pense pas qu'il soit bon que Votre Majesté demeure en selle.

Regard rapide en direction de Maxou pour voir si quelque chose le dérangeait. Ce garde avait parfois l'air bourru. Le médecin-major reprend en regardant de nouveau la Reine :

- Je préconise à Sa Majesté qu'Elle s'assied à même le sol, qu'Elle boive un ou deux verres d'eau de Seltz et qu'Elle tente de manger quelques fruits secs. J'ajouterais bien sûr qu'il ne faut pas avaler beaucoup au risque que vous rendiez tout une nouvelle fois. Non, Sa Majesté doit boire et manger de manière légère pour remettre l'organisme en place.

Auberville s'écarte pour laisser la place à la souveraine de descendre si elle veut bien l'écouter puis continue :

- Je puis aller chercher un siphon d'eau de Seltz dans mon hôpital de campagne situé à une centaine de mètres de là. Quant aux fruits je suis certain qu'il y en a tout près. Si en revanche il n'y en a hélas pas, Sa Majesté devra se contenter de boire et de se reposer.

Louis-Alexandre tente d'adopter une posture droite et digne malgré ses articulations endolories par la vieillesse. Tandis que la Reine et son garde se décident, il jette des coups d’œils pour tenter de repérer Victoire et Tornade ... En vain.

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

Tornade a écrit:: Tandis que Tornade avance et se place aux côtés de Victoire, cette dernière lui explique qu'elle souhaite se rapprocher et sans même attendre réponse à sa question, là voilà qui lance son cheval en direction de la bataille.

Vic ... Victoire ... Attendez !!! ... Bon sang mais, elle a perdu la tête !!!

La blonde tourne la tête un court instant afin de voir si quelqu'un zieute ce qu'il se passe puis aussitôt, coups de talons, Tornade lance son cheval aux trousses de la brune. La monture dévale la pente, la Commandante peut voir que Victoire est à présent prise en sandwich, le cheval de la brune s'affole sous les cris, les coups de feu et les balles qui sifflent de toutes parts.

Bon sang, si jamais elle tombe, c'est fichu !

Tornade tient fermement les rênes de son canasson en une main puis de l'autre, dégaine son pistolet, fait stopper sa monture tant bien que mal puis tire un coup en l'air afin de créer une diversion et par la même occasion de se faire remarquer par les gradés perchés sur la colline. Aussitôt, les méchants se ruent, Tornade assène alors un violent coup de pied au visage d'un de ces sauvages avant se faire faire volte-face à sa monture espérant ainsi scinder les troupes.

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

Victoire-de-Courcelles a écrit:: Tornade avait suivi. Si il lui arrivait malheur... Tout était de ma faute.
Je sortis mon sabre. Je n'avais rien d'autre à faire que de tenter de me défendre contre ces
maudits espagnols qui me cernaient à présent. Les automatismes revenaient malgré le fait que je n'avait plus tiré l'épée depuis des lustres ( post de la salle d'armes disparu, impossible de donner le lien). Il me fallait rejoindre Tornade et faire front avec elle.

TORNADE TENEZ BON!

Mon bras armé s'abattit plusieurs fois, para, détourna. Et la fureur et la soif de sang m'aveuglèrent. Je ne cherchais plus à éviter mais à tuer.
Et le sang jaillit m'éclaboussant jambes et monture. Les Bolivariens bientôt étaient là avec nous,
et de plus belle, je frappais. Emportée, ne réfléchissant plus à rien, je me déchainais enivrée par le sang et la violence des assauts. Seul importait de rester en vie et de tuer et tuer encore.
La guerre dévoilait nos secondes natures. Je me découvrais violente, combative à l'extrême et
sans pitié.
Parvenue à quelques mètres de ma corèligionnaire, je ne cherchais pas à rejoindre nos positions.
Cela ne m’effleurait même pas l'esprit. J'étais obsédée par ce besoin de frapper et tuer encore.

Viva Bolivar! criais je alors que je n'en avais rien à faire de cet homme, mais cela rajoutait à la motivation. Et les Bolivariens de reprendre en coeur avec moi.
Puis soudain une douleur fulgurante. Mon bras retomba lâchant le sabre et ma main se porta vers mon ventre. Mon regard étonné et incrédule s'y porta. Du sang coulait, rouge vif.
Je relevais la tête vers Tornade. Mes lèvres articulèrent

Pardon

Et ce fut le trou noir.

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

benoit a écrit:: Reprenant sa longue vue, Benoit reprend l'observation de la bataille qui se déroule sur la colline en face

Tout d'abord, c'est la nouvelle attaque des 2 bataillons sur la droite du dispositif Espagnol. Fatigués après deux heures d'affrontement où plus d'une centaine d'entre eux sont tombés pour un gain de terrain quasi nul, les patriotes montrent des signes évidents de faiblesse lorsque la première ligne Espagnole se décale à nouveau entièrement contre eux.
A nouveau, après quelques tirs, ils doivent abandonner le terrain aux Espagnols

C'est alors que les 3 autres bataillons Bolivariens arrivent à portée et engagent le combat contre la première ligne Espagnole en les prenant à contrepied...La seconde ligne Espagnole intervient en se déployant contre cette menace juste avant que la première ligne ne rompe.

Après plusieurs minutes d'engagement à très courte portée, voire même au corps à corps pour certain, les Espagnols semblent prendre le dessus....mais une nouvelle charge des bataillons de droite, ainsi que l'engagement de la cavalerie obligent les Espagnols à revenir sur leurs positions d'origine sous peine d'être débordé.

On apprend alors que le général Santander, qui commande les 3 bataillons de gauche est blessé, ce qui démoralise et désorganise ses troupes.
Les Espagnols en profitent pour relancer leur avance et menacent ainsi de séparer en deux l'armée Bolivarienne

Voyant cela, Bolivar envoie la Légion Britannique au combat, ce qui a pour effet d'arrêter net la progression des Espagnols, et même les fait reculer.

Sans surprise, la 3eme ligne d'Espagnole fait mouvement pour engager le combat à son tour et amorce sa descente du haut de la colline.
Les combats sont acharnés, les Espagnols se sachant plus nombreux n'hésitant pas à venir au corps à corps, bien qu'à cela, les patriotes soient avantagés.
Néanmoins, le nombre et aussi la position plus haute dont bénéficient les Espagnols font la différence et petit à petit, les patriotes plient, voire même commencent à s'enfuir

C'est alors que Benoit remarque des mouvements suspects du coté des rangs Bolivariens en pleine déconfiture
"Humm...tiens, j'ignorais que les patriotes avaient eux aussi des uniformes rouge et bleu comme les nôtres...ni que leur cavalier étaient aussi téméraires...un peu proche de l'ennemi, je trouve.
Tenez, Tornade, et vous aussi Vic...ben elles sont où ?"

Se tournant pour donner sa longue vue aux deux jeunes femmes, s'aperçoit alors ...qu'elle en sont plus là, et que le docteur est en train de s'occuper d'une Léa visiblement nauséeuse.
"Nan...Dites moi juste que c'est pas vrai..."

Réalisant alors la situation, il fait signe à son sergent de rassembler les cavaliers de l'escouade de Victoire, et reprend son observation
"Nom d'Epicure ! Qu'est-ce qui leur est bien passé par le crane...
....
Et les voila qui chargent maintenant !!!!!
...
Non pas par là....oui, par là, ils sont fatigués ceux là, ils rechargent leurs armes, ils vous tireront pas dessus..."

Benoit n'en reviens pas : une des deux légionnaires à foncé droit sur des Espagnols en train de se réorganiser, suivie par sa compagne puis quelques foulée derriere, par un peloton d'une quinzaine de lanciers Bolivariens, des llaneros, gardiens de troupeaux se servant de leurs pique comme d'une lance.

Et le miracle se produit !!!
La compagnie Espagnole, totalement prise au dépourvue, se disloque complètement sous l'impact de la charge et la furie des combattants qui taillent et transpercent à tout va.
Et c'est bientot au tour de sa voisine, engagée au combat et se sachant désormais contournée, de rompre les rangs, de désengager, et de se replier en désordre...
Puis les unités voisines lâchent à leur tour, les unes après les autres, transformant ce qui était une attaque finale destinée à porter le coup de grâce à un ennemi à genoux... en déroute complète !

14 paysans créole et indiens, servant comme lanciers de fortune, ultime réserve de l'armée des patriotes, venaient de mettre en fuite une armée réguliere Européenne de 3000 hommes.
"Et tout ça parce que deux tête brulées voulaient voir la guerre de plus près...
...
Bon, et dans quel état je vais récupérer mes deux pétroleuse moi, maintenant ?"

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