Port de Georgetown : Un lettre, un retour obligé

Messages : 48 Date d'inscription : 06/08/2013

(posté ici en attendant de me dire où le placer, y a pas le port ici)
Le 10 septembre au petit matin:

Aprés une croisière d'une semaine dans les Antilles, le navire avait enfin atteint le port de Georgetown. Sur le pont les enfants regardaient yeux grands ouverts la terre approcher, assis sur les genoux de leur mère.

Le voyage s'était fait dans le calme. La brune s'était remise à s'occuper de ses enfants après leur avoir expliqué que leur papa était au ciel et qu'il les regardait. Ils avaient quatre ans, cela était peut être compliqué pour eux mais étrangement ils semblèrent avoir tout compris. L'ainé avait serré sa mère dans ses bras en lui murmurant "Maman, il sera fier de nous, promis". Cette phrase avait destabilisé Léa. Ils grandissaient si vite et étaient déjà si matures pour des petits bouts. Sachant bien que leur vie était cause de tout cela elle se l'était âprement reproché, se promettant un changement radical sous peu. Hors de questions que ses enfants reprennent quelconque flambeau, hors de question qu'ils vivent dans le souvenir d'un père quasi inconnu pour eux. Hors de question qu'ils aient un jour sa vie!
Manon et Emma avaient été sérieusement sermonnées sur ce point. Elles souhaitaient tant en faire des petits princes là où Léa ne voulait voir que des enfants. Depuis Léa avait repris les rênes de leur éducation, les nounous étaient relayées à leur place.

Le bateau jeta enfin l'ancre et tout le monde en descendit, direction le palace "Clara Lodge" où Benoit avait installé Léa et sa suite lors de leur arrivée en Guyane le 25 Aout dernier, le temps de voir avec les autorités Anglaises pour leur trouver leur propre maisonnée. Les enfants étaient excités mais las, la route de la demeure fut ainsi rapidement prise.
Mais alors qu'ils avançaient tranquillement un coursier héla la reine, arrivant éssouflé devant elle et s'accroupissant à genoux n'ayant plus assez de force pour se courber.
"Majesté *kof**kof* un pli, dit il en continuant de s'époumonner.

La brune le regarda perplexe avant de prendre le pli en le remerciant avant de lui glisser quelques pièces d'or dans la main. Etait ce la même monnaie ici? Qu'importait, elle n'y pensa même pas se demandant qui pouvait lui écrire ici. Seuls quelques uns de ses employés connaissaient son voyage vers la légion.
Tournant la lettre elle y reconnu le sceau de son ami et fronça les sourcils. Décachetée la missive fut lue.

La reine manqua de s'écrouler, elle devint pâle comme une morte

Max, fichez votre sale humeur où vous le voulez et venez Hurla-t-elle en avançant, courant presque.
Sur le chemin menant au domicile de Benoit les ordres furent donnés:
préparez les hommes nous rentrons en France. Dans deux heures tout le monde devra être prêt à partir. Que ceux qui souhaiteront rester en France emmènent bien toutes leurs affaires, que les autres ne prennent que l'essentiel.
Elle s'arrêta. Dans un cartoon nous aurions entendu le son strident d'un frein.
Et pas de question! Vous aurez vos réponses en temps voulu!
Déjà elle repartait, demandant aux hommes qu'elle croisait où se trouvait la demeure de Benoit.

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

Cela faisait maintenant deux semaines qu'ils étaient revenus du Vénézuela, et tous profitaient d'une repos bien mérité.
La majeure partie des légionnaires etaient partis en permissions, essentiellement vers la France, ceux restés sur place profitant des quelques installations alentours.
Benoit etait de ceux là, et partageait son temps entre quelques paperasserie du bureau et les plantations à entretenir le matin, pour profiter des après midi en famille, en compagnie de Raphael toujours, et souvent avec Tornade et Clara.
Ce jour là, ils profitaient de l'ombre des arbres du parc de leurs appartements à la caserne tout en préparant la future inauguration de la villa de Tornade
Cela faisait maintenant une semaine que Léa s'était embarquée sur le yacht privé du gouverneur Walker, pour une croisière dans les iles alentours : l'envie de découvrir ces endroits et ces saveurs tant decrits par les voyageurs, et aussi de se retrouver elle avec ses enfants, à l'abris des regards indiscrets, les preparer à leur nouvelle vie, loin de la France et des intrigues du pouvoir.
Les nouvelles en provenance du Vieux Continent n'etaient pas fréquentes, et on savait juste que le nouveau roi etait arrivé en sa capitale et prenait le controle du pays, malgré un attentat qui avait bléssé sa soeur.
Le nom de Camilles Desmoulin avait été annoncé comme etant le nouveau président du conseil, ce qui laissait deviner certaines tensions dans les milieux Parisiens.
Aussi, quand Léa arriva en trombe dans le parc de la caserne, Benoit se dit qu'elle avait du voir le Times dès son arrivée au port, ou quelquechose d'equivalent et qu'il vaudrait mieux commencer la conversation sur une note plus agreable.
"Bonjour Léa.
Alors, cette decouverte des Antilles ?"

Messages : 48 Date d'inscription : 06/08/2013

Elle était dans un tel état de nervosité en arrivant que la question de Benoit lui fit perdre la parole quelques secondes. Elle restait là à le regarder tandis que déjà les hommes se rassemblaient. Enfin la buée se dissipa en son esprit.
Benoit je dois rentrer en France. Partir aujourd'hui... C'est urgent. Mon ami Killian m'a fait parvenir une lettre. Un de mes serviteurs a du lui dire que j'étais partie à votre rencontre.
Elle parlait à une vitesse, reprenant à peine son souffle entre deux phrases.
Sa lettre est complètement folle. Il m'y parle de sentiment posthume.
Elle repensa à la lettre et secoua la tête.
Je dois rentrer et l'empêcher de faire une bêtise. Mais je ne peux pas amener mes enfants, je ne sais même pas comment mon retour se passera.
Je vais laisser Emma et Manon s'en occuper ici si cela vous va. Mais j'ai besoin d'un bateau et de deux équipages pour se relayer à chaque heure du jour. Je paierai le prix qu'il faudra! Je dois rentrer au plus vite, je ne sais pas ce qu'il se passe là bas mais je dois trouver Killian et le ramener à la raison.

Elle plongea son regard sur lui et enfin la ferma, attendant qu'il lui réponde.

Messages : 422 Date d'inscription : 24/04/2011

"Hmm...Pour commencer, asseyez-vous et calmez-vous : ce peut etre une urgence, mais ce peut etre aussi pour vous faire peur et vous forcer à revenir en France.
Ceci dit, vu les dernieres nouvelles de France, je le comprend quelque peu.

L'Elisa n'est pas encore revenue, mais il me semble que la frégate de la Navy qui fait le courrier retourne en Europe ce soir.
On devrait pouvoir s'arranger avec le capitaine pour qu'il vous accueille à bord et vous débarque dans 10 jours à Cherbourg avant de filer sur les ports Anglais.

Pour ce qui est de vos enfants rassurez vous : on va les héberger ici dans les appartements de Victoire.
Comme ça, le temps de votre voyage, ils seront sous la double garde des gens du gouverneur Walker et de nous même."

Messages : 48 Date d'inscription : 06/08/2013

Elle ouvrit grands les yeux, s'asseoir? Mais pas question. Elle se sentait à l'instant la force de partir à la nage même. Sa nervosité lui redonnait une forme depuis longtemps disparue.
Merci pour les enfants. Mais pour Killian vous ne comprenez pas. C'est un homme entier, s'il me parle ainsi c'est qu'il va faire une bêtise et je parierai que le nouveau roi en sera la cible.

Benoit je vais essayer de trouver ce bateau, nous y embarquerons au plus tôt.
Elle s'approcha de lui.
Si je ne reviens pas... Emma et Manon savent ce qu'elles doivent faire avec les enfants. Merci encore Benoit et prenez soin de vous et de Tornade.
Son regard plongea dans le sien.
C'est vous qui avez fait le meilleur choix en partant de France, n'y retournez jamais Benoit, vous y finiriez malheureux comme nous autres. Et personne ne mérite cela.
Elle inclina la tête et fit demi tour. Il fallait faire vite, cette andouille de Killian était capable de tout