[RP] Mission Colombie : Un dîner d'officiers ... Et d'écuyer

( Posté par Enriqué )

Citation :

Lorsque Victoire la charmante répond en espagnol au jeune homme, il se décontenance ne se doutant pas un instant qu'elle ai pu connaître sa langue. Il desserre inconsciemment son étreinte et rosit légèrement, le voilà bien embêté mais lorsqu'elle lui répond de sa douce voix cristalline et qu'elle n'est visiblement pas offensée, il sourit tout penaud et reprend son étreinte.

Vous ...vous m'en voyez absolument ravi.

Elle a ravi son coeur, elle plaisante alors que lui est sérieux, qu'importe, il n'en est pas froissé, tout juste meurtri, talé comme un fruit. La danse se poursuit dans un silence pesant pourtant Enriqué a le coeur léger pensant en son for intérieur, espérant peut-être en vain que le temps fera son oeuvre bienfaitrice. Il songe tout-à-coup qu'il est possible que la belle ai prit ses mots pour taquinerie, si tel est le cas, c'est mieux ainsi, il n'est que Sergent et peu fortuné néanmoins, ne dit-on pas que la fortune sourit aux audacieux.

( Posté par Victoire )

Citation :

Il marquait le coup. Je l' sentais à son étreinte qui s'était relâchée. Il bredouilla un peu, mais se reprit aussitôt. Toutefois, il ne parlait plus.
Je n'avais pas voulu le mettre en porte à faux, et il semblait qu'il l'était pourtant. Je lui fis un sourire à nouveau.

Parlez moi de vous. Je ne sais absolument rien de vous et de votre vie. Acceptez vous?

Ce n'était pas seulement de la politesse. Je désirais vraiment en savoir davantage.

( Posté par Enriqué )

Citation :

Enriqué répond à son sourire, et tentant de cacher sa maladresse ainsi que sa timidité, il se plie tant bien que mal à la demande de la belle.

Et bien, comme vous le savez je suis natif d'Espagne, plus précisément dans un petit village de pêcheurs où mon père officiait en temps que tel. Très tôt, j'ai appris à naviguer, à pêcher, à connaître et différencier les poissons, mon avenir était tout tracé ... Cependant, cette vie là ne me convenait guère, non pas que je n'avais aucun respect pour mon père non mais, je voulais voir d'autres contrées, apprendre bien des choses, une langue nouvelle. J'ai depuis tout petit soif de nouveautés, d'aventures, un désir ardent de voir du pays.

Il marque une pause le temps pour lui d'admirer une fois nouvelle le charmant minois de la belle puis il replonge en ses souvenirs.

La famille c'est sacré cependant, j'ai fais une chose terrible dont je ne suis pas fier ... A dix-sept ans, j'ai tout quitté, tout laissé derrière moi ... Imposer à un jeune homme une jeune femme si charmante soit-elle et ce sans aucune once de sentiment pour elle n'était pas dans mes prérogatives voilà pourquoi par une nuit étoilée, j'ai pris la mer laissant mes maigres économies aux miens ...

Enriqué regarde toujours Victoire cherchant à lire en elle, à savoir ce qu'elle pense de son acte de lâcheté et d'abandon, elle doit être déçue mais, il n'aime pas le mensonge pour l'avoir bien trop pratiqué jadis, il sait le mal que ça engendre, les dégâts que ça peut faire. S'il a décidé de s'enrôler dans la Légion Etrangère, c'est pour changer de vie, pour qu'il devienne homme meilleurs, un jeune homme respectable voir même que l'on respecte qui sait.

Voulez-vous que je continues mon récit ou bien en avez-vous suffisamment entendu pour prendre vos jambes à votre si charmant cou ?

Il ne la connaît que fort peu, cela dit, il ne la voit pas comme une faible femme, elle est mystérieuse et semble curieuse, désireuse d'apprendre, de connaître tout comme lui. Il lui sourit, taquin de ses dernières paroles.

( Posté par Victoire )

Citation :

Prendre mes jambes à mon cou? Non, vous dansez trop bien, et puis nous n’avons pas encore diné et j’ai faim!

Toujours sur le ton de la plaisanterie, je lui répondais laissant ainsi le temps à mon cerveau de tout engranger. Puis je repris mon sérieux. J’avais fui moi-même et par deux fois. La première pour ne pas me marier avec un homme que j’estimais mais que je n’aimais pas, et parce que le second lui était déjà marié et sus, du trop plein d’insultes ramassées à mes postes de travail et parce que je ne croyais plus en ce que je faisais.


Tout le monde a fui un jour…moi-même je l’ai fait. En dix jours, j’ai tout quitté, poste, maison, amis et je me suis retrouvée ici.
Je pense que la lâcheté aurait été d’épouser cette jeune femme pour de mauvaises raisons.
Vous savez, j’ai failli me marier par dépit et pour faire une fin.. Je ne regrette pas de ne pas l’avoir fait. On peut tricher et mentir sur tout, mais pas sur les sentiments. Aussi, mieux vaut prendre la fuite plutôt que de faire deux malheureux avec des dommages irréversibles. La est le vrai courage.

Je lui souris à nouveau plus doucement, presque avec tendresse. Il devait souffrir tout comme moi je souffrais. Mais ni lui ni moi ne l'avions montré à ce jour.

Continuez, je vous en prie.

( Posté par Enriqué )

Citation :

La belle est taquine, Enriqué aime cela, non seulement cette jeune femme brune est d'une beauté à couper le souffle mais elle se révèle dotée d'une finesse d'esprit et d'humour, il lui sourit tentant de refréner un rire naissant.

Je ne regrette pas non plus d'être parti mais si j'avais eu le temps, je serais parti d'une toute autre façon, j'aurais fait mes adieux et maintenant, je ne me contenterai pas d'envoyer mandats sans donner nouvelles.

Les prunelles de la belle apaise le jeune homme dés qu'il y plonge, étrange sensation que voilà, il est à la fois troublé et serein en sa présence.

J'ai donc pris la mer, par bateau ... Non pas que je ne sache pas nager mais ça fatigue grandement puis je n'aime pas les intrusions de petits crustacés et autres poissons en mes vêtements.

Une boutade de plus afin de voir son visage s'illuminer lorsqu'elle sourit, voir même si la chance ne le quitte pas trop tôt, l'entendre rire à nouveau.

Après quelques jours passés à naviguer et mon bateau prenant l'eau, j'ai du accoster dans le sud de la France, sur une plage Roussillonnaise. J'ai travaillé au port pour un riche armateur durant deux semaines, le temps pour moi d'amasser quelques francs puis ensuite, j'ai marché au nord bien des semaines pour qu'enfin un soir, ma route s'arrête à Saint-Denis. Je ne peux pas dire que je connaisse vraiment cette ville pour n'avoir visité que sa campagne de nuit. A cette époque, j'étais une petite frappe comme l'on dit, je n'ai jamais élu domicile là bas, je me contentais de granges, de remises ou tout autre abri de fortune. Je ne suis pas fier du tout des quelques larcins perpétrés, cela dit, je ne m'en suis jamais prit aux petites gens. Quelques moutons tondus histoire de voir la tête de leur propriétaire, quelques dégradations sur une façade de maison, la femme résidant là était mauvaise, j'ai fait ce que beaucoup rêvait mais n'osait pas. En revanche, je n'ai jamais volé quoi que ce soit, j'ai toujours besogné pour gagner ma croûte et un beau jour, flânant sur la place de la Mairie, j'ai vu l'affiche de recrutement de la Légion Etrangère d'où ma présence ici en votre charmante compagnie.

Vous êtes la seule et unique personne à connaître ma vie, pas même le Commandant n'est au courant ...

Son coeur cogne en sa poitrine, il frappe si fort et pour cause. Et si Victoire décide de mettre un terme à ce moment si merveilleux sous ses aveux.

Si vous désirez diner belle demoiselle, je vous conduis jusqu'au buffet ...

Le jeune homme aussi aimerai en savoir plus sur elle, sur sa vie, ce qu'elle a fait, ce qu'elle aime, ses passions mais il n'ose demander pour le moment.

( Posté par Victoire )

Citation :

J’ai pris la mer aussi. Deux fois. Une pour aller de Louisiane en France et l’autre pour venir ici. Mais moi, je ne sais pas nager par contre. Une grosse lacune. J’avoue avoir peur de l’eau Mais chuuut! Un légionnaire n’a pas le doit de dire qu’il a peur.

Il me racontait sa vie sans l’enjoliver. Faisant surtout ressortir le coté négatif des choses. Était ce un test ou était-il simplement franc et honnête? En fait de mauvaises actions il n’avait rien fait de vraiment répréhensible. On pourrait taxer cela de bêtises peut-être. Mais qui n’en a pas fait un jour?

Rassurez vous je serai muette. Je n’ai pas l’habitude de répéter ce que l’on me confie. Mais vous ne parlez pas de ma peur de l’eau alors.

Je ne relevais en rien ce qu'il m'avait confié, comme si cela étaient des broutilles. Mais au fond c'est ce que je pensais.
Combien de valses avions nous exécutées. Je n’en savais rien. Nous devisions agréablement et nous n’entendions même plus la musique.

Avec grand plaisir monsieur je vais tomber d’inanition sinon.

Nous nous séparions à regret en ce qui me concernait, et posant ma main sur la sienne, je me dirigeais vers le buffet qui était fort bien garni. Par chance, il y avait des crevettes dont je raffolais sous toutes les formes.

Oh! Des crevettes!

Et ne sachant quoi choisir, je demandais un peu de tout. Et c’est à ce moment là que je vis Louis et
la fripouille. Louis était rougeaud, et paraissait complètement éméché. Je le regardais bouche bée, puis éclatais de rire.

Regardez notre docteur. Mais il est totalement saoul!

( Posté par Enriqué )

Citation :

Les souhaits d'Enriqué s'exhaussent au fur et à mesure, en cette si agréable soirée, si il osait et s'il n'y avait pas tant de monde, il embrasserait bien le Major pour lui avoir permit de danser avec Victoire.

Ne pas savoir nager, n'est pas une tare vous savez d'autant que l'on peut aisément y remédier.

Elle lui avoue avoir peur de l'eau, il comprend mieux les malaises dont elle est victime depuis qu'ils ont quittés Georges Town.

Si un jour, vous désirez prendre quelques leçons de natation, je puis être votre professeur ou tout du moins, vous apprendre à apprécier les bienfaits de l'eau lors d'une promenade en bord de plage. L'eau de mer aide à faire circuler le sang lorsque l'on a les jambes lourdes, les femmes de la famille faisaient ça chaque fin de journée, c'était pour elles, un grand moment de détente et un pur bonheur.

Une fois sa phrase terminée, Enriqué réalise que ça peut porter à confusion.

Loin de moi l'idée de penser que vos gambettes soient ... enfin, je veux dire qu'elles doivent être ... parfaites ... oui voilà !

Et rassurez-vous, votre secret sera bien gardé, je n'en soufflerai mot, pas même sous la torture.

Il laisse un léger rire s'échapper puis tend son bras à la belle, aussitôt, elle pose sa main sur la sienne, il ferme les yeux un instant tandis que son coeur bat la chamade. Rouvrant ses opalines, il accompagne sa charmante cavalière vers le buffet, elle s'extasie devant les crevettes, il sourit de cela espérant secrètement qu'elle veuille bien lui accorder une seconde danse un peu plus tard. Alors que le jeune ibère dévore la belle des yeux, elle le fait revenir à la réalité lui parlant du Docteur, Enriqué tourne la tête à regrets et DIANTRE il n'en croît pas ses yeux, le Major est affalé, que dis-je, vautré sur une chaise, une bouteille à la main et Jacquot à ses côtés tout aussi écarlate des pommettes et du tarin.

Et bien, j'en connais un qui risque fort de faire trembler sa cabine cette nuit, les ronflements vont le bercer.

Les deux jeunes gens éclatent de rire à l'unisson.

Major, vous vous sentez bien ? ... Mademoiselle Victoire et moi nous apprêtions à déguster des crevettes, voulez-vous une assiette de ces succulentes petites bêtes ou bien autre chose de plus ... consistant et moins liquide que votre vin de Porto ?

( Posté par Louis )

Citation :

Louis-Alexandre d'Auberville se sentait mal depuis un certain temps. Le médecin-major ne buvait plus de quantités astronomiques d'alcool depuis qu'il avait été contraint à quitter l'armée suite au licenciement de la Grande Armée en 1815. Cela faisait donc depuis cette date que le vieil Auberville n'avait pas été saoul. Avachi sur sa chaise, le médecin tient une bouteille à demi-vide d'alcool dans sa main droite tandis que sa main gauche pend en l'air, molle et purgée de toute énergie. Le nez et les pommettes rouges, les yeux injectés de sang, Auberville ne riait plus depuis quelques minutes des blagues de Jacquot la Fripouille.

C'est alors que la douce Victoire et le tendre Enriqué arrivèrent à proximité. Que faisaient-ils ces deux là ? Le contempler ainsi comme une bête de foire frisait l'indécence. Tandis que son amie s'exclame de mots incompréhensibles auprès de l'ibère, celui-ci parle à son tour avec des yeux emplis de stupéfaction. Cette fois-ci, le vieux médecin-major comprit les paroles.

- Ahhhhhhh ... Enriquééééé ... Vous voilà sssszzergent !... Moi ? Moi ze me szent ... Ze vais vous faire une confessszzion, Enriqué !

Auberville se redresse avec difficulté, lâche d'un coup sa bouteille qui se brise et pointe du doigt la tête de l'ibère en l’attrapant par le col.

- Ze ne me szuis jamais zenti auszi mal que maintenant ! Je ne sais pas zi c'est le vin ... Ou l'écuyer ... Qui me montent à la tête ! Quoi que ... Z'est peut être le mal de mer ! Hihi !

Après avoir lâché un rire léger, le médecin-major s'arrête en ouvrant de grands yeux.

- Mais nous sommes sur un fleuve !... Z'est une idée !! On va appeler ça ... Le mal de fleuve ! Hihihi ! Le mal de fleuve !

Le vieil homme attrape Victoire par le bras et la regarde en soufflant une haleine chargée de vin de Porto.

- Vous ! Vous, Victoire ... Vous m'accompagnerez devant Baptiztin ... Et vous ... Nous !.. Nous prézenterons cette nouvelle maladie au Prinze ! Le mal de fleuve ! Vous et moi, Victoire ... Oh ... Vous portez bien votre nom ... Vous zerez ma victoire !

( Posté par Enriqué )

Citation :

Les deux générations se jaugent, Enriqué comprend bien vite que le Major est complètement ivre, rond comme une queue de pelle et que s'il venait à persister ainsi, il ne tardera pas à dégobiller tripes et boyaux par dessus bord voir même tomber à l'eau, fort heureusement, le bâtiment est à l'arrêt.

Oui Major ... Je suis là, dîtes-moi !

Tout-à-coup et ce sans finir sa phrase, le Docteur laisse sa bouteille s'écraser et se briser au sol.

Matelot ! Allez chercher de quoi ramasser ceci avant que quelqu'un ne se blesse ... et ohhhhhhhh ...

Pas le temps de finir de parler au matelot que le Major le saisi par le col, Enriqué sous cette poigne de fer et ne souhaitant pas contrarier le vieil homme se courbe se mettant juste à bonne hauteur pour renifler l'haleine alcoolisée du médecin. Il détourne un instant la tête afin de prendre une profonde inspiration.

Et bien, ma foi, je pense que les deux font la paire pour que vous soyez en cet état Major.

Il déclame aussi vite que possible puis reprend de l'air pur et frais.

Excellente idée Major, voilà votre toute première découverte !

C'est au tour de la belle de se faire alpaguer par l'arsouille de la soirée, Enriqué veille à ce que le Major ne serre pas trop fort son étreinte.

( Posté par Victoire )

Citation :

Louis…

Je secouais la tête avec une mine semi offusquée, semi amusée. Voir Louis dans cet état, lui si « sage « habituellement, me désarçonnait. Mais quand il m’attrapa par le bras me soufflant son haleine avinée, je détournais la tête.

Vous accompagner devant Baptistin? Monsieur? Ah mais non! Surement pas! Vous auriez pu trouver quelqu’un d’autre quand même. Tiens, nous irons voir Monsieur de Payns qui transmettra. Et nous irons avec Aori, qu’en pensez vous?

Voulait-il me casser le moral en me parlant de cet homme que je ne pouvais pas voir et dont le nom seul me donnait des boutons?

Monsieur Enrique a raison, vous devriez manger quelque chose. Vous vous sentirez beaucoup mieux. Et ce mal de m..fleuve pourrait s’en aller. Qu’en pensez vous?

Je tentais de lui faire relâcher son étreinte, mais il avait une sacrée poigne.

Je ne voudrais pas être impolie, mais vous me faite mal Louis. Pourriez vous desserrer vos doigts s'il vous pait? Je vais me retrouver avec des bleus et avec cette robe, ce ne serait pas très joli.

( Posté par Jacquot La Fripouille )

Citation :

La Fripouille lorgne les victuailles sur la grande table, il est bien embêté et ne sait que choisir d'autant que tout lui est presque inconnu. Alors qu'il va pour mander à l'Enchanteur ce que c'est que les petites queues rosées disposées en fleurs sur un plateau d'argent, Jacquot remarque que l'ancêtre est avachi sur une chaise, c'est alors qu'arrivent la belle pouliche et Messire Enriqué. Le larbin sourit puis ricane avec toute la stupidité qui le caractérise lorsque son comparse d'ivresse empoigne le Messire.

Ah ahhhh ahhh aheuuuuu ... Messire est biennnn petit à présent ! Ahhhhh ah ah ahhheuuu ...

Puis le vieil homme saisi la poularde brune par le poignet, cette dernière grommelle et trouve à redire.

C'est bien les famelettes ça, toujours à se plaindre qu'y a jamais rien qui va ! Tu les touches, elles couinent, tu les touchent pas, elles pleurnichent comme un chiard !

La Fripouille donne une grande tape dans le dos de l'Enchanteur, plus précisément dans le dos de son siège.

Tu piques du tarin l'ami ... Point dormir, nous festoyons ce soir !

Tiens, bois un coup !

Il attrape une autre bouteille et la colle sur les genoux de l'Enchanteur vu qu'il a les deux mains prises, un jeune matelot arrive une pelle en mains et commence à ramasser les débris.

Eh toi, oublies point celui-ci ...

Jacquot se termine pas sa phrase et préfère boire goulument un nouveau litron puis, il confie au serveur le précieux liquide et empoigne l'autre bras de la pouliche.

Pendant que l'Enchanteur bavasse avec Messire Enriqué, allons taguer belle pouliche !

( Posté par Louis )

Citation :

Louis-Alexandre d'Auberville ouvrit démesurément ses yeux explosés en entendant la proposition de son amie Victoire.

- De Paynz tranzmettra ? Non ! Non ! Les Pairs ... Tous les Pairs ... Faut z'en méfier comme de la pezte, Victoire ! Sauf quelques zuns, il faut z'en méfier ! Foi d'ex-parlementaire ! Mais nous zirons avec Aori ... Ma p'tite Aori ... Elle me manque.

Le médecin-major s'effondra de nouveau sur sa chaise en prononçant ces mots. La position demeurait grotesque : un bras vissé sur celui de Victoire, le vieil homme était assis et penché en avant le regard hagard. Mais Victoire se plaignit de la poigne du médecin-major. Levant des yeux implorants, Auberville retira sa main du bras de son amie.

- Pardon Vic... Hips !... Victoire. Ze voulais pas vous faire du... Hips ! Mal ...

Le vieil homme regarda d'un air indifférent Jacquot la Fripouille buvant des hectolitres d'alcool et faisant le pitre. Alcoolisé et ayant oublié sa mission originelle de protection de Victoire et Enriqué vis à vis de l'écuyer, il ne réagit pas lorsque Jacquot saisit l'autre bras de Victoire. Louis-Alexandre après un instant se leva les jambes tremblantes et s'agrippa à l'épaule d'Enriqué pour ne pas tomber. Il pointa son doigt inquisiteur sur son menton en le regardant droit dans les yeux. Et cet éternel cheveu sur la langue que crée l'alcool hantait Auberville.

- Faut que j'vous fasse une seconde confeszion, Enriqué ... Enriquéééééé .... Mon petit Enriquéééééé ... Hihi ... J'ai fais la guerre aux Espingouins ! Si, si ! Mais vous zavez quoi ? Ils sont drôlement sympas quand même ! Z'est peut être pour za que j'ai fais profezeur d'ezpagnol à l'Université de Paris-Pizani après ... Mais alors vous !! Vous, Enriqué ! Z'êtes le meilleur des Espaginguins ... Des Espagouins ... Roh ! Des Espingouins ! Mais on s'en fout ! Ce qui est important, c'est qu'on trouve un médecin pour me soigner.

En tournant la tête partout pour voir quel médecin pourrait l'aide, oubliant ainsi qu'il était le seul médecin à bord, Auberville vit le Comte danser avec Tornade. Alors il fit quelques pas et puisqu'il chancelait il s'agrippa de nouveau à Enriqué pour ne pas faire mal à Victoire. Le vieil homme voulut parler bas mais sans s'en rendre compte il parlait à un timbre de voix normal.

- J'vais vous faire une autre confezion Enriquééééé ... Le Com... Le Comte ... Fizdohit de Carcazonne ... Il dit qu'il a fait la guerre en Ezpagne, chez vous, sous le maréchal Zoult avec moi ... Ben vous zavez quoi ???? J'ai jamais vu za trogne ! J'irai pas juzqu'à dire que z'est un planqué ... Mais z'est étrange non ? Où était-il lorzque je donnais des zordres à ma batterie d'artillerie ? Hihihihi !! L'artillerie !!! BOUM ! BOUM ! BOUM ! Mais za, on z'en fout ! Ze qui est important, z'est qu'on trouve un médezin pour me zoigner.

Auberville regarde autour de lui mais s'arrête brusquement en pâlissant dans un haut-le-coeur.

- Oh vite ... Amenez moi un Enchanteur ...

Et le vieil homme se précipita contre le bastingage et refoula ou purgea tout ce qu'il avait ingurgité dans la soirée, c'est-à-dire surtout du liquide. Après plusieurs minutes il se releva et se précipita en titubant sur le matelot qui nettoyait le pont. Il se saisit de son bras et se ressuya le coin des lèvres avec sa manche désormais souillée par les rejets d'Auberville. Se relevant en étant à peu près présentable si l'on retire son allure chancelante et son habit bourgeois qui avait désormais grandement perdu de sa pareille. Une nouvelle fois, Louis-Alexandre de précipita sur Enriqué et se fit rattraper dans les bras du jeune ibère.

- Vous zavez quoi, Enriqué ? Zérieuzement, vous zavez l'âme d'un colonel ... Vouz zeriez même un exzelent aide-de-camp ... Zi vous réagiziez azez vite aux zordres !

Immédiatement après avoir prononcé ces mots, l'arsouille se mit sur sa chaise et trouva difficilement son équilibre en tremblotant. Une fois bien stable debout sur son siège, il mit ses mains en porte-voix et gueula :

- UN MÉDEZIN OU UN ENCHANTEUR PREZTEMENT POUR ME ZAUVER DU MAL DE FLEEEEEEEUUUUUVEEEEEEUUUUUHHHH !!!!!!!!!!!

( Posté par Victoire )

Citation :

Messire jacquot, je vous remercie, mais je souhaiterais diner d’abord. Aprés nous danserons d'accord? Vous ne voudriez pas que je m'évanouisse pour
ne pas avoir mangé?

Je lui adressais un sourire à faire fondre tous les iceberg de la banquise. Il me fallait gagner du temps. Danser avec la Jacquouille équivaudrait
à me retrouver en enfer après avoir gouté le paradis.

Et puis nous ne pouvons laisser l'enchanteur votre ami ainsi n'est ce pas?

Et le voilà justement qui débattait sur la pertinence des Pairs.

Oui vous avez raison, nous le choisirons bien, entendu. Et avec Aori, oui. Mon bras s'en remettra ne vous en faites pas.

Comment résister à ce regard de cocker? Impossible. Mais Louis repartit de plus belle dans ses élucubrations. Après avoir fait une déclaration d'amitié à Enrique, le voilà qui attaquait le comte. Et là ce n'était pas la même chose. L'accusation était d'importance. Heureusement, pris de nausée il alla s'épancher par dessus bord.
Me détachant de Jacquot, je me précipitai pour soutenir le médecin.

Chuut! Louis, vous dépassez les bornes! Vous ne vous en rappelez plus, c'est tout. Mais je vous en supplie arrêtez!

Il se mit à hurler et là que faire? Pas d'autre médecin, rien. Je regardais Benoit et Tornade, puis Enrique et murmurais

Un grand coup sur la tête peut-être?

( Posté par Jacquot La Fripouille )

Citation :

Jacquot zieute la poulette et lui rend son plus beau sourire tout en lui lâchant le poignet.

Entendu poulette ! Si vous chutez, Jacquot sera là pour faire bouche à bouche pour sur !

Arggg oui l'Enchanteur qui a bien poivroté ... Bonne levée de coude pour sur, un Saint Homme !

L'ancêtre se lève et titube jusqu'au bastingage puis dégobille, Jacquot applaudit puis détale plus vite qu'un lapin, moins de deux minutes plus tard, il revient et lance à la trogne de son compagnon de beuverie un seau rempli d'eau fraîche.

L'Enchanteur tais-toi où Messire Benoit vas t'obliger à prendre un bain avant de t'embrocher !

" Et il te pèleras le jonc
Comme au bailli du Limousin
Qu'on a fendu un beau matin
Qu'on a pendu avec ses tripes ! "

La fripouille ricane puis jette son seau vide par dessus bord ne sachant qu'en faire.

( Posté par Victoire )

Citation :

Trempée! J'étais trempée à cause de cet imbécile de Jacquot. Le seau d'eau destiné à Louis avait bien rempli sa mission, mais comme j'étais à coté
bien entendu, j'en pris autant.

Un meurtre! Je crois que je vais commettre un meurtre.

Dégoulinante, les cheveux collés par l'eau, la robe de même, je fermais les poings et avançais vers Jacquot d'un air menaçant. Je le pris par le col et le secouais d'importance.

Regardez ce que vous avez fait, espèce d'empoté qui n'a pas plus de réflexion qu'une huitre! Rooooh! je ne sais pas encore ce que je vais vous faire, mais, ça ne va pas tarder.

Et au fur et à mesure, je le poussais contre le bastingage. Ma colère au lieu de diminuer augmentait à vue d'oeil. Et tout à coup, sans comprendre d'où me venait subitement cette force, je l'attrapais par la taille et avec un HAAAANNNN! je le soulevais.

Vous aimez l'eau hein? Alors, Allez y!

Je le poussais par dessus bord et un Plouf confirma qu'il avait bien amerri.

Me voilà belle à présent. La soirée est fichue à cause de ce...ce....arf!

( Posté par Louis )

Citation :

Louis-Alexandre d'Auberville était resté debout sur sa chaise en attendant qu'un individu se présente comme médecin, espérance bien vaine. Et c'est dans la confusion et la surprise que le médecin-major reçu une sorte de gifle magistrale sur le visage qui le fit chuter et rouler sur une partie du pont. Son sang ne fit qu'un tour et cela atténua grandement le pouvoir de l'alcool.

- Non mais ça va pas oui ?! Qui a lancé ça ?!, cria-t-il d'un air vexé.

Se touchant le visage il sentit que cette gifle était en réalité le choc de l'eau qu'on lui avait lancé à la figure. Et voyant les bouteilles brisées et les visages de chacun, Auberville comprit qu'il avait sans aucun doute trop bu. Il en eut la confirmation lorsqu'un mal de tête terrible le terrassa et le força à rester allongé par terre, mal de tête conjugué à des difficultés à se mouvoir et à se remémorer les derniers événements. Tout se bousculait dans la tête du vieil homme. En gémissant, Auberville souffla :

- Qu'est-ce qui se passe ?... Ahh ... Aidez-moi à me relever, j'ai une horrible nausée ...

Et il vit Victoire balancer Jacquot par dessus bord. Ouvrant de grands yeux de stupéfaction, le médecin-major se redressa douloureusement en regardant Enriqué.

- Par Épicure, cette femme a la force d'un homme !... Relevez-moi, Enriqué. Conduisez-moi au Comte s'il-vous-plaît.

( Posté par Benoit )

Citation :

La musique continue, continue, et, avec un clin d'oeil malicieux, Benoit entraine sa cavalière tournoyer vers la terrasse, laissant les autres à l'intérieur
....
....et s'en revient avec elle quelques minutes plus tard , une fois le morceau terminé, pour constater le tableau.

Un docteur fin saoul sortant des propos pouvant porter offense, mais bon, vu l'age et l'alcool, Benoit se dit qu'il lui expliquera ultérieurement deux-trois aspects peu connu de la Gendarmerie Impériale.

Et puis Victoire et Enriqué ont la situation en main, donc benoit prefere se taire et laisser ses jeunes gradés gérer leur initiative et va servir une boisson fraiche à Tornade.
"Il semblerait que nos jeunes et moins jeunes collaborateurs savent s'amuser et qu'ils font leur propre discipline : laissons donc les jeunes pousse pousser et profitons de la soirée, voulez-vous ?"

C'est alors qu'on entend par derriere un grand "splach", suivit d'un commentaire de la voix nasillarde du Jacquot, et du ralage du Docteur visiblement dessaoulé...et peu aprés d'une replique de Victoire suivie d'un "Plouf" sonore...et la disparition du Jacquot
"Diantre, ce jour est à marquer d'une pierre Blanche : Jacquot y aura pris au moins deux bains"

Tout en degustant son verre Benoit se rapproche du bastingage pour repérer le Jacquot qui se débat dans l'eau, vite rejoint par des matelots qui le raménent à bord
"Faites vite messieurs : la faune des poissons et alligators des alentours pourrait ne pas s'en remettre.
Et merci de relaver cet uniforme"

( Posté par Enriqué )

Citation :

Enriqué laisse la belle brunette calmer le Major, il se redresse restant à leurs côtés mais les laissant trouver compromis, à peine détourne t-il son regard bienveillant afin de zieuter ce que fait Jacquot, que le Docteur se relève s'appuyant sur l'épaule du jeune homme. Le légionnaire sourit au Major et écoute attentivement ses propos.

Je vais à mon tour vous faire une confession Major ... Je n'ai jamais été à l'Université car, je n'ai jamais été écolier mais, si vous aviez été professeur de français dans mon village, j'aurais été votre élève le plus ... assidu.

Un médecin ? Mais, vous l'êtes Major et mise à part avoir ingurgité pas mal de vin de Porto, vous n'êtes pas malade ... Enfin, pas que je sache, n'étant pas médecin.

Enriqué voudrai rire mais par respect pour le Docteur, il se retient. Et voilà que justement le Major éméché commence à marcher, enfin il essaie. Le jeune homme le soutient.

Hoooo Major ... baissez d'un ton où tout le monde va entendre la confession qui m'est destinée.

Enriqué regarde la belle Victoire avec embarras, elle et le Major sont très amis, que dire de plus.

Respirez calmement et profondément Major !

Le Docteur se dirige avec rapidité au bastingage et vide son estomac, une fois ceci fait, il revient vers l'ex couple de danseurs, le jeune homme le réceptionne puis le regarde avec de gros yeux se hisser debout sur son siège.

Major, descendez de là, c'est pas raisonnable et encore moins prudent.

Il se tourne vers Victoire.

Je crains qu'il ne perde l'équilibre et passe par dessus bord et vu son état ... Et si nous allions le coucher en sa cabine ?

Voilà Jacquot qui revient à ses frasques, décidément, on est bien loin du romantisme de la danse.

Jacquot, cesses donc d'importuner Dame Victoire je te pries ! Et lâches la où je vais me fâcher tout rouge !!!

Le vil coquin détale sans demander son dû, aurait-il comprit cette fois ? Rien ne l'affirme mais durant quelques instants, Victoire et Louis ont un répit. De bien trop courte durée puisque le puant revient à la charge pour balancer un seau d'eau à la figure du Major et par la même occasion tremper la sublime cavalière du jeune homme.

Jacquot, je vais t'étriper !!! Viens ici !!!

Pas le temps d'agir que Victoire se charge de son matricule et l'envoi à la baignade, Enriqué sourit puis demande la veste d'un serveur qui s'exécute. Le jeune homme s'approche de Victoire puis recouvre délicatement les épaules de la jeune femme avec la veste. Il lui murmure ...

La soirée ne fait que commencer et nous n'avons pas terminée notre discussion il me semble ... En tout cas, vous êtes toujours aussi sublime.

Le jeune homme se recule d'un pas puis fait un quart de tour en entendant le Major s'adresser à lui, il le rejoint, le soulève afin qu'il revienne sur terre.

Je crains que le Commandant soit occupé Major ... Et vous voilà trempé jusqu'aux os, manquerait plus que vous nous attrapiez la muerta !

( Posté par Louis )

Citation :

Louis-Alexandre d'Auberville de nouveau debout mais dans un meilleur état qu'il y a quelques instants sourit à Enriqué en lui tapotant amicalement l'épaule.

- Merci Enriqué ... Merci beaucoup. J'irai voir le Comte plus tard. Je tiens à m'excuser si j'ai prononcé des choses dures ... On dit que j'ai l'alcool parfois mauvais mais je ne me souviens jamais de ce que je dis. Alors j'irai lui parler pour éviter des querelles entre moi et d'autres membres de la Légion Étrangère.

Le médecin-major se tâte le torse humide. Alors il soupire en contemplant les dégâts causés par Jacquot. Auberville regarde autour de lui et voit finalement une chaise libre et sèche près de la table où se dressait le festin. Se détachant d'Enriqué, le vieil homme fait quelques pas et finalement reprend assurance. Se tournant vers le jeune ibère il lui sourit de nouveau.

- Sachez que si je me suis saoulé c'était pour occuper Jacquot qui ainsi ne vous a pas importuné lorsque vous étiez avec Victoire. Je ... J'ai très mal à la tête et je suis trempé. Je vais aller dans ma cabine pour changer mes vêtements et prendre une dose de salicine. Je reviendrais ensuite à la fête mais je ne boirais plus que de l'eau. Après tout je suis l'instigateur de cette fête, il faut bien que j'y reste.

Glacé, Auberville retire sa veste souillée d'eau fraîche en espérant limiter l'effet du froid sur son corps. Il continue ensuite :

- Mon vœu le plus cher est que vous demeuriez avec Victoire pour le restant de la soirée, mon cher ami. Ne vous occupez ni de moi ni de Jacquot. Ni de quiconque. Occupez-vous de Victoire. C'est tout ce que je vous demande.

Après un clin d'oeil, le médecin-major partit dans sa cabine. Une vingtaine de minutes plus tard, il était assis sur le pont un verre d'eau à la main.

( Posté par Victoire )

Citation :

Merci.. Vous êtes galant monsieur. Eh bien, si cela ne vous ennuie pas de diner avec moi et que je ne vous fais pas honte, j'accepte bien sur.
Oui Louis revenez nous vite.

Louis avait insisté dans ce sens également. Cherchait-il à me caser, à me faire oublier? Qu'importait. J'y réfléchirais demain.
Mon assiette était inondée, je m'en fis servir une autre, et avec toute la dignité possible allais m'assoir.

Où en étions nous? Ah oui aux leçons de natation. J'en ai pris un avant gout ce soir.

Je me mis à rire légèrement. Finalement c'était plutôt drôle avec le plongeon final de la crapule Jacquot.

Ce sera avec grand plaisir. Cela handicape en définitive de ne pas savoir nager. Et ne vous inquiétez pas, je n'ai pas entendu la suite.
j'étais absorbée par la contemplation de notre médecin major.

J'avais fort bien entendu, mais je n'allais pas le mettre encore mal à l'aise.

Mais commençons à manger, cela va être froid.

Et comme en Louisiane, je piquais mes crevettes, les décortiquais avec les doigts. C'était bien meilleur.

( Posté par Enriqué )

Citation :

Enriqué sourit lorsque le médecin recouvre quelque peu ses esprits, à vrai dire, il en est soulagé.

Sage décision Major.

Le jeune homme regarde le Docteur s'éloigner afin de s'assoir, il sourit à nouveau constatant que le l'homme marche mieux, les effets de l'alcool ingurgité se sont visiblement dissipés. A la confession amicale du vieil homme, Enriqué rosit avec légèreté.

Je ... Je vous en remercies Major. Il est en effet plus sage d'aller vous changer ... Que serait cette fête sans vous ... Allez-y Major, je tiendrai compagnie à la charmante Victoire, n'ayez crainte.

Le Docteur se retire en un clignement d'oeil, Enriqué sourit puis reporte toutes ses attentions sur la belle brune.

Il me plaît de passer cette soirée en votre compagnie, vous m'intriguez belle demoiselle ...

A mesure des quelques mots échangés, les deux jeunes gens emplissent leurs assiettes de succulents mets puis gagnent une table.

Rassurez-vous, jamais je ne vous jetterez par dessus bord à moins qu'il n'y ai le feu.

Le doux rire de la belle tinte aux oreilles d'Enriqué, il lui sourit.

Et bien, vous m'en voyez ravi Mademoiselle, je me ferai donc votre professeur particulier pour vos leçons de natation quant il vous plaira. Il est préférable pour vous que vous sachiez nager, se serait-ce que pour vous sortir de l'eau en cas de chute. Il serait fort regrettable de vous perdre ...

Elle décrète qu'il est temps de diner, lui répond le sourire aux lèvres en la dévorant du regard.

Je ne voudrai pas paraître impoli mais, le buffet de ce soir n'est-il pas déjà froid ?

Il éclate de rire tandis qu'elle pique ses crevettes, Enriqué est d'humeur taquine et il sait que la demoiselle a de la répartie, qu'elle aime plaisanter et rire, elle ne sera pas en reste et ne s'en offusquera pas non plus.

Désirez-vous un vin blanc en accompagnement de vos crevettes Mademoiselle Victoire ?

Le jeune homme fait signe au sommelier de venir à la table.

( Posté par Victoire )

Citation :

En effet ce serait regrettable, je pourrais encore servir. Mais en dehors de cela j’avoue que j’avais un peu honte.

Peu était un euphémisme. J’avais vraiment honte à mon âge de ne pas savoir nager.

Il fallait bien que je trouve quelque chose pour vous attirer à table, Je mourrais de faim. Et quand j’ai faim, je deviens très vite désagréable. Jacquot en
a fait les frais.

Mais je n’avais pas envie de l’être avec le charmant jeune homme qui m’escortait ce soir.
L’atmosphère de cette soirée était vraiment surréaliste. Nous venions tous d’horizon différents et pour de multiples raisons. Nous étions tous marqués dans
notre chair, cœur ou esprit. Mais de ces différences, nous avions retiré le meilleur et créé un microcosme qui fonctionnait bien.
Certes je n’y étais pas pour grand-chose, étant arrivée en tout dernier, mais je souhaitais réellement apporter ma pierre à cet édifice étrange mais attachant.

Mmmm… Je vous laisse choisir. C’est agréable parfois de ne pas prendre d’initiative.

J’en avais un peu soupé de prendre des décisions. Certes, personne n’aurait pu les prendre pour moi jusqu’à présent, et j’avais fait suivant l’humeur ou la réflexion quand j’arrivais à réfléchir avant d’agir, ce qui était assez rare, je devais me l’avouer.

Combien de temps cela fait-il que vous êtes dans la légion? Vous avez dû voir beaucoup de monde passer. Je dois avouer qu’il y a quatre mois encore, on m’aurait parlé d’y entrer je lui aurait ri au nez.
Pensez vous faire votre vie ici?

Je suçais consciencieusement mes doigts, les uns après les autres. Il y avait bien des rince doigts mais, c’était si bon. Mon assiette était pleine des carcasses de crevettes décortiquées, et je la regardais d’un air navré. Plus de chair, j’avais tout avalé.

Hum… Pardonnez moi, j’entends l’appel de la crevette au buffet. Je retourne en chercher.

Et avant qu’il ne puisse faire un geste, je me levais et retournais me servi largement avant de retourner m’assoir.

Comme vous le constatez, j’ai un petit faible pour ces bestioles.

Je me remis à manger avec un sourire de satisfaction. J'avais la chance de manger des quantités astronomiques et de ne pas prendre un gramme, alors
autant en profiter.

( Posté par Enriqué )

Citation :

Vous savez, bon nombre de personnes ne savent pas nager, ce n'est pas une tare puisqu'ils n'en ont pas nécessité. En revanche, pour vous c'est une nécessité, ça vous sauve la vie.

Il lui sourit avec bienveillance, ne souhaitent pas la mettre mal à l'aise et se voulant rassurant.

Je vais donc faire en sorte de m'en souvenir ... Cela dit, Jacquot fait bien deux bonnes têtes de moins que moi mais si l'envie de me passer par dessus bord est trop forte, je veux bien vous y aidez.

Il rit brièvement tandis que le serveur arrive à leur table.

Un blanc fruité je vous pries afin d'accompagner les crevettes de Mademoiselle !

Le jeune serveur obtempère en une minute, Enriqué lui sourit en guise de remerciements puis plonge ses prunelles dés que possible en celles de Victoire.

Et bien, il me semble que cela doit faire environ deux années maintenant que je me suis enrôlé et ma foi, je ne regrette absolument pas ce choix. Avec cette nouvelle mission que nous allons exécuter ensemble, je découvrirai un tout autre décor, les expériences forgent le caractère à ce qu'on dit.

Tenez par exemple, j'ai souvenir d'une mission l'été dernier où la Légion avait du parcourir la jungle, le temps n'avait pas été clément, c'est à cette occasion que des diamants ont été découverts. Il y a eu aussi les pirates lorsque nous nous sommes fait attaquer en mer, c'est d'ailleurs là que le Commandant s'est fait entailler le visage et que la Commandante l'a rafistolé. Ca vous aurait plu je pense ...

C'est vrai qu'au premier abord, quand on vous voit Mademoiselle, vous semblez toute calme, toute gentille, jamais on se méfierai de l'eau qui dort mais quand on vous voit à l'oeuvre ... Diable ! Fait pas bon d'être votre ennemi.

Soudain, elle se lève, le jeune homme l'a t-il froissé de ses paroles maladroites ... Il regarde l'assiette jonchée de carcasses vides puis plonge son regard en ses prunelles et rit lui n'a pas encore touché à son assiette, bien trop absorbé par la beauté se tenant en face de lui, il boit ses paroles. Enriqué à présent comprend bien mieux l'expression française " Vivre d'amour et d'eau fraîche ".

Faites Mademoiselle, je vous en pries.

Juste après qu'elle se soit levée, le jeune homme par politesse fait de même, elle se dirige vers le buffet afin de se resservir, il la regarde se mouvoir gracieusement, avec élégance. Elle revient à la table, ils reprennent place.

Chacun sa petite faiblesse ...

Il a volontairement esquivé réponse à la dernière question de la belle ne sachant de quoi demain sera fait, demain sera un tout autre jour et qui vivra verra, autant profiter pleinement de l'instant présent avec toute l'insouciance de jeunes gens.

Enriqué se décide enfin à manger, il pique donc une crevette et la décortique avec ses doigts, il a toujours fait ainsi depuis tout petit sauf que lui pour enrager sa grand-mère, il suçotait exprès pour bien faire du bruit, c'était comme lorsqu'il mangeait la soupe, quand on aspire fort ce qu'il y a dans le bol. Mais là, il garde ses bonnes manières et se veut bien sous tous rapports.

Qu'est-ce qui vous a donc poussé jusqu'ici ? J'imagine que votre vie en France n'avait rien de semblable avec celle que l'on vit actuellement.

Question détournée plus ou moins, une interrogation lui brûle les lèvres mais, il n'en souffle mot.

( Posté par Victoire )

Citation :

Je me demandais où il avait pris cette cicatrice qui barrait le visage du comte. Bien sur, je ne le lui avais pas demandé. J’en avais l’explication à présent.

Oh mais je suis très calme et très gentille, tant que l’on ne m’asticote pas ou que l’on ne me marche pas sur les pieds, pieds qui sont très sensibles.

Tout en continuant de déguster, cette fois plus lentement, je l’écoutais me parler de ses expériences
Légionesques. Je constatais qu’il n’avait pas répondu à ma dernière question, et je ne la reformulais pas. Il n’avait pas envie d’en parler, je respectais sa décision.

Une crevette en suspend devant ma bouche, je réfléchissais à ma réponse.

Bien sur ma vie n’avait rien avoir avec celle-ci. En fait, elle était bien banale. Quelques mondanités mais rarement et le travail et encore le travail mais en bureau.

J’engloutis la crevette et repris une fois celle-ci avalée tout en soutenant son regard. Ca devrait être interdit d’avoir des yeux pareils quand on était un homme.

Ce qui m’a poussée ici… Tant de choses en réalité. .Je n’ai pas aimé ce que devenait la France, je ne m’y reconnaissais plus dans ce pays. Et puis je suis profondément royaliste et obéir à un autre que mon souverain, je ne le pouvais pas. Cet homme, Monsieur comme on l’appelle, je l’exècre lui et ses amis dont la méchanceté n’a d’égale que la pédanterie. On la cherche la noblesse dans ces gens titrés qui ne sont que des dindons se pavanant. Cette guerre du pouvoir qui avait vu le jour, je n’en avais plus envie ni la force de la supporter, pas plus que ce parlement qui s’est arrogé tous les droits, y compris de sommer un ministre représentant de sa Majesté, de venir au parlement et de s’y faire malmener sans avoir le droit de vraiment répondre. Ceci n’était plus une monarchie, non. Même plus un Empire, ce n’était plus rien en fait.
Donc, je ne pouvais rester, ne faisant plus rien de bon. Il me fallait démissionner.
Et pour couronner le tout…euh…rien, c’est tout.

Je ne pouvais parler de l’homme, cet homme que j’aimais mais qui était marié et dont je devais fuir la présence. Ceci m’appartenait à moi et à lui. Lui dont je n’avais plus de nouvelles. Le courrier suivrait-il, je n’en savais rien. Mais écrirait-il simplement? Ne m’aura-t-il pas oubliée dans un coin de sa mémoire… J’étais à des milliers de kilomètres et le temps qui passait n’arrangeait pas les choses.

Je me tus donc, légèrement empourprée.

Très bonnes ces crevettes, ne trouvez vous pas?

( Posté par Jacquot La Fripouille )

Citation :

Jacquot peste d'avoir ainsi été jeté à l'eau lui qui s'est fait si beau, le voilà trempé. Il s'agite encore lorsque les matelots le repêche, même une fois à bord mais qu'importe, la belle pouliche lui a montré son grand intérêt, les donzelles sont souvent compliquées à comprendre et prennent des moyens détournés afin de faire saisir les choses de la vie aux messires. Il le sait, désormais, elle est folle de lui, il a su la faire craquer, lui faire chavirer son petit coeur.

La Fripouille salue de la main Messire Benoit qui semble s'inquiéter pour son fidèle et fervent escuyer.

Hola mon bon Messire Benoit, j'va bien, point de tracasseries !

Le larbin file se changer accompagné par un matelot, il revient une vingtaine de minutes plus tard arborant fièrement le bel uniforme du marin puis étant prit d'un grand appétit, rempli une belle assiettée de crevettes roses et rejoint l'Enchanteur se faisant le plus discret possible aux yeux de Messire Enriqué. Il s'affale sur une chaise puis croque à pleins chicots une des bestioles, ça croustille et c'est dur. Il recrache les morceaux qu'il ne peut mâchouiller.

L'Enchanteur, t'es point jaloux de voir ta donzelle ripailler avec Messire Enriqué ?

Même Messire Benoit festoie avec sa donzelle ... va falloir nous trouver des gueuses nous aussi.

( Posté par Louis )

Citation :

Encore un peu assommé par l'alcool, Louis-Alexandre d'Auberville décortiquait et mangeait ses crevettes roses machinalement. C'est tout aussi machinalement qu'il buvait de nombreux verres d'eau fraîche. Le médecin-major était désormais un automate. Il écouta d'une oreille distraite l'écuyer et répondit :

- Non, non. Ma donzelle dîne avec qui elle l'entend. D'ailleurs tu es bien têtu, ce n'est point ma donzelle.

Les yeux grands ouverts, les gestes robotiques, le regard hagard, Auberville poursuivit.

- Et je ne souhaite pas courir la gueuse. Mais tente ta chance avec des gueuses si tu l'entends. Oh ! Mais regarde, tu mets des morceaux de crevettes partout ! Décortique-les.

Voix monocorde. Nausées. Là mais pas là. Louis-Alexandre s'en souviendra de ce dîner.

( Posté par Jacquot La Fripouille )

Citation :

Comme il te sied l'Enchanteur mais si c'est point ta donzelle, qui est-elle pour toi ?

Ta fillotte ... Ahhh ahhh ahhh

Jacquot à mesure qu'il crache les morceaux de carcasses de ses crevettes bavasse avec son nouvel ami tout en le zieutant.

J'veux bien courir la gueuse l'Enchanteur mais, y en a point trop par ici !

T'as du en connaître toi pour sur ... mon frérot une nuitée s'est enfilé une chèvre ...

La Fripouille boit une bonne, grosse rasade puis poursuit son récit, il commence à transpirer sous les effets de l'alcool.

... Lors du banquet pour les épousailles du Comte ... point beau à voir pour sur ni à ouïr ! ... La femelle a fini dans les douves du château après que le Comte l'ai prise ...

Les dires de Jacquot sont décousus, il mélange à demi l'histoire de l'animal avec celle de la Comtesse.

... L'hiver était fort rude, l'eau gelée si bien qu'on l'en a sorti au printemps !

Tornade commence à s'ennuyer ferme en cette soirée, elle termine son verre puis délaisse le bastingage laissant Benoit à ses contemplations. Elle se dirige vers le buffet et mande au serveur de quoi de désaltérer.

Une coupe de champagne, je vous pries !

Elle sourit au jeune homme puis prend sa coupe, regarde avec discrétion vers la table de Victoire et d'Enriqué où les jeunes gens semblent en grande conversation, elle a grand plaisir à les voir ainsi. Son regard se porte à présent vers Louis et ... elle grimace ... Jacquot La Fripouille, ce manant en toute sa splendeur qui crache sa nourriture à même le sol. La jeune femme lève prunelles aux cieux puis boit une gorgée de vin de Champagne, les fines bulles la mène à songer, sans même s'en rendre compte, elle fait quelques pas puis se retrouve à nouveau sur la terrasse d'où elle peut entendre une douce et mélodieuse musique jouée par l'orchestre à bord.

La jeune femme se sent quelque peu mélancolique. Pensive, elle songe à sa petite fille restée en Georges Town. Des jours sombres à venir qui la sépareront d'elle et pour combien de temps. Tornade songe aussi à son passé lointain, son enfance, son adolescence, son arrivée en Saint-Denis, les rencontres, les amitiés, les promesses, les disparitions, les pertes douloureuses et tragiques. Elle s'interroge. Elle doute. Le verre se porte à ses lèvres, elle boit une autre gorgée fixant l'horizon avec pour seule lumière, les rayons lunaires qui viennent se laisser mourir à la surface de l'eau. Elle est entourée pourtant, la blonde se sent plus seule que jamais sans sa fille car au fond, cette vie là, sa vie, elle ne partage qu'avec Clara et ce depuis toujours, depuis l'instant où ce petit ange est venu au monde. Et très certainement quelques mois avant sa naissance, cela doit dater du jour où elle su qu'elle l'attendait. C'est ce lien très spécial, si fort et tellement unique qui les lies toutes deux l'une à l'autre et ce à tout jamais.

Tornade relève son visage vers l'astre, noie ses prunelles en cette lune scintillante se mandant si Clara en cet instant précis fait la même chose que sa mère et à mesure qu'elle regarde la boule brillante, la blonde a comme impression qu'elle lui sourit. Seraient-ce les effets de l'alcool ou bien encore son imaginaire ?
Une nouvelle gorgée de fines bulles est bue c'est alors, que le regard de la jeune femme se porte à son annulaire, elle pose sa coupe sur le rebord puis ôte la bague qu'elle porte, tend le bras par dessus bord, ouvre sa main paume face à elle puis fait la fait pivoter à la verticale, se penche pour mieux voir le bijou entrer dans l'onde dormante. Un léger " Plouf " puis quelques ronds dans l'eau autour du point d'impact. Tornade en se penchant voit sa chaîne pendouiller devant son décolleté, au bout, un autre anneau, elle tire et l'attache cède, même punition et second " Plouf " à nouveau quelques cercles en surface puis plus rien. Elle se redresse et termine son verre.

( Posté par Benoit )

Citation :

Benoit profitait du calme du bastingage pour prendre le frais et regarder les quelques étoiles visibles malgré l'importante couverture des nuages.
Il savourait tranquillement ce moment de calme avec Tornade à coté de lui, et souriait des diverses conversations alentours ainsi que des cabrioles la plupard du temps involontaires de Jacquot.
Se tournant vers sa voisine, il la vit plongée en ses pensées : la jeune maman devait penser à sa petite Clara, restée là, bas, protégée à Georgetown, en compagnie de son Raphael à lui.
Une pensée pour son bonhomme qu'il devait léisser ces quelques semaines alors qu'il venait juste de le recuperer apres tout ces mois séparés, littéralement enlevés sans aucun autre commentaire par sa mère, et finalement retrouvé plusieurs mois après le décès de cette dernière.
Cela faisait beaucoup pour un petit bonhomme de 2 ans à peine, et il faudra trouver une solution pour être plus présent à l'avenir

Si avenir il y avait.

Un premier plouf le tira de ses réflexions : Tornade venait de lancer quelquechose à l'eau.
Puis elle jeta a nouveau un de ses bijoux, trace de son passé, avant de finir sa coupe.
"Une autre peut etre ?"

Benoit la regardait avec un sourire se voulant apaisant.
"Nos jeunes et moins jeunes collaborateurs semblent ne pas avoir besoin de nous.
Me feriez vous la joie de m'accompagner sur le pont jusqu'à nos cabines, en tachant de decouvrir avec moi ce navire qui va nous héberger quelques jours ?"